Ambassade de la république du Niger au Mali
Fraternité - Travail - Progrès
Avant
d’aborder le présent sujet relatif au Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (Pnds/ Tarayya), il ne serait guère inopportun de faire un peu d’histoire, plus précisément de l’histoire antique, cette période de l’Humanité très tumultueuse et aussi très riche de maints enseignements. L’antique marque le début de la modernité, le temps des grands penseurs philosophiques (Socrate, Platon, Aristote…), des monstres sacrés de la tragédie (Homère, Sophocle, Euripide…), des grands précurseurs scientifiques (Euclide, Thalès, Pythagore, Archimède…), des monumentaux théologiens (Les Apôtres catholiques, le Bouddhisme, le Confucianisme…).C’est aussi le temps des grands empires qui vont connaître, chacun, son apogée avant de décliner pour laisser la place à un nouvel empire plus évolué, épuré que précédemment. Ce qui nous intéressera particulièrement dans cette analyse diachronique des transformations permanentes de l’Histoire du monde, c’est la fin tragique qu’a connue la brillante République romaine, qui, sous la dictature féroce d’un certain Jules César, se transforma en un empire s’incarnant dans la personnalité d’un Empereur dont le pouvoir n’avait d’autres limites que ses propres limites objectives. Car, faut-il le rappeler, la Rome antique avait été une république, au sens moderne du terme, avec des institutions politiques populaires (Sénat) dont les démocraties modernes vont s’inspirer, avant de sombrer dans l’impérialisme absolu obnubilé par l’expansionnisme (commercial, territorial et culturel), son essence véritable et première.
Il en est ainsi, aujourd’hui, de la démocratie nigérienne, dont le grand fossoyeur n’aura été que le parti fondé par Issoufou Mahamadou et ses camarades, au début des années 90.
De la promesse démocratique démagogique des premières heures au profond désenchantement populaire à l’exercice du pouvoir.
Un moment, un peu partout sur le continent africain, les régimes de parti unique étaient à bout de souffle et les revendications populaires pour une réoxygénation des institutions politiques devenaient de plus en plus pressantes sur les pouvoirs politiques en place. Au Niger, cela avait débouché sur l’instauration du multipartisme intégral ayant consacré la création d’une multitude de partis politiques, des plus représentatifs aux plus farfelus,dont le Pnds/ Tarayya, à la fin des années 90. C’était une bande de copains de lycée et de fac, enfants gâtés de la république grâce à l’école républicaine instituée par les pères-fondateurs des indépendances, qui croyait que la Terre ne tournait pas rond au Niger et qu’il fallait y changer tout dans la gouvernance politique de l’époque. Ces diplômés d’universités ou de grandes écoles, le prototype même du provincial parvenu (arrivisme serait, peut-être, le terme approprié), vont se constituer et s’organiser au sein d’une formation politique élitiste, au départ, et qui se réclamera de la démocratie et du socialisme. En effet, le Pnds/Tarayya se voulait un parti avant-gardiste de la démocratie au Niger, à travers son fameux slogan, ‘’La force des arguments et non l’argument de la force’’, qui le situait sur le terrain du progressisme démocratique et social de l’échiquier politique national. C’était aussi le parti politique qui se prévalait du ‘’illimi’’ (Savoir), dans un pays où le taux d’analphabétisme frôlait des pourcentages démentiels. C’était un peu prétentieux, sans doute ! D’ailleurs, il le payera cher dans les urnes, car les populations se méfient, en général, des pseudo intellectuels connus pour être des démagos politiques aux petits souliers. Cependant, s’apercevant que cette base élitaire ne pouvait pas lui permettre de conquérir le pouvoir suprême au Niger, le Pnds/Tarayya mit un peu d’eau dans son vin, comme on dit souvent, et devint du coup, ‘’un parti-attrape-tout’’, selon la belle formule du grand politologue français du 20ème siècle, Maurice Duverger.
Mais, une fois installés au pouvoir, Issoufou et son clan politique transformèrent la démocratie nigérienne en un pouvoir personnel, clanique et dynastique. Ainsi, durant plus de deux décennies, ce n’était pas la démocratie que l’on avait vu se déployer au Niger, mais bien une imposture démocratique, la trahison des nobles idéaux républicains et démocratiques que le Pnds/ Tarayya avait vendus au peuple nigérien dans des emballages trompeurs et pour lesquels il devrait être poursuivi en justice pour vol et escroquerie politiques, si jamais ces délits existaient dans notre Code pénal actuellement en vigueur.
Jamais, dans l’Histoire du Niger contemporain, un régime politique n’aura touché le fond de la mauvaise gouvernance que celui de la renaissance du Niger d’Issoufou Mahamadou et de ses affidés.
La prédation des ressources publiques au moyen de marchés publics tronqués, taillés sur mesure au profit des opérateurs économiques proches du régime en place, ainsi que la violation des droits et le déni de justice auront été érigés en mode de gouvernance politique. On ne comptait plus les scandales politico-financiers qui auront émaillé cette gestion, sans compter les arrestations arbitraires d’opposants politiques, de journalistes indociles et d’acteurs sociaux engagés.
Les manifestations publiques, qui sont pourtant les voies légales en démocratie pour s’exprimer et exprimer son ras-le-bol général, étaient systématiquement interdites ou réprimées sévèrement, si leurs organisateurs tentaient de passer-outre les arrêtés gouverneaux d’interdiction. Et cela venait de la part d’un parti politique qui avait fait du pavé son terrain de prédilection dans sa longue marche vers la conquête du pouvoir suprême, entre 1990 et 2010. Paradoxalement, c’est ce même Pnds/Tarayya, une fois au pouvoir, qui tomba dans la pure négation des valeurs démocratiques, celles qu’il vendait aux Nigériens sous d’étiquettes trompeuses. Les élections, les seules voies légitimes en démocratie pour accéder au pouvoir, étaient biaisées par la corruption, les fraudes et autres achats de conscience, et cela avait fini par rendre notre système peu crédible et porteur des germes de sa destruction future.
La démocratie désormais reportée aux calendes grecques au Niger
Aujourd’hui, le constat de l’échec de la démocratie au Niger est patent, au regard sans doute de sa mauvaise pratique par le régime de la renaissance du Pnds/Tarayya. Le Cnsp semble avoir pris ses quartiers aux commandes de l’Etat avec le soutien populaire que l’on sait. Quant aux partis politiques traditionnels, ils auront été emportés dans les torrents actuels qui ont submergé le parti rose. Du coup, les citoyens nigériens, dans leur ensemble, ne sont guère enchantés par un retour rapide à l’ordre démocratique dans le pays, tant ils auront été échaudés et traumatisés par le règne calamiteux du Pnds/Tarayya durant douze années. Le Cnsp peut ainsi danser et applaudir aussi longtemps qu’il le voudra, sans la moindre allusion au retour des civils au pouvoir, du fait des profonds traumatismes causés au peuple nigérien par le parti d’Issoufou Mahamadou. En réalité, les Nigériens, dégoûtés par les pratiques néfastes des ‘’Roses socialistes’’ nigériens qu’ils en sont amenés à s’accommoder de la permanence du pouvoir militaire dans le pays. En cela, les destins politiques de la Rome antique et du Niger contemporain ont un point commun : l’impérialisme dictatorial de Jules César qui avait anéanti la République latine, et la dynastie politique d’Issoufou Mahamadou qui aura eu raison de la démocratie nigérienne.
Source: Nigerdiaspora