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Le
sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine sur l’industrialisation et la diversification économique, tenu à Niamey du 20 au 25 novembre 2022 a été ponctué de nombreux panels animés par d’éminentes personnalités au titre desquelles l’on a relevé la dame Salamatou Gourouza, ministre de l’Industrie et de l’Entreprenariat du Niger. Dans la salle présidentielle du centre de conférences Mahamat Gandhi, elle a d’abord évoqué les politiques industrielles face à un monde en pleine mutation avant d’aborder, dans une suite logique, ce que pourrait apporter la ZLECAF pour changer les donnes ainsi que les bénéfices éventuels des examens des politiques de transformation économique (EPTE) dans le cadre des objectifs de l’agenda 2023.
En soulignant d’entrée de jeu que le contexte économique et politique actuel est complexe et est en pleine mutation, la ministre Salamatou Gourouza a rappelé la révolution induite par la digitalisation qui change la manière dont les activités sont organisées au sein des entreprises et entre elles, avant de donner un aperçu du contexte continental et mondial. Elle a notamment indiqué « qu’il est encourageant de noter que la décennie 3 offre une nouvelle occasion de rallier les partenariats et les efforts mondiaux pour travailler collectivement à la transformation structurelle de l’Afrique », non sans avoir précisé que la nécessité d’exploiter de manière optimale une telle opportunité dans la perspective d’avoir de proimpacts significatifs sur la mise en place d’une voie d’industrialisation inclusive et durable pour l’Afrique. Il faut non seulement, a martelé madame Gourouza, « redéfinir une orientation vers un programme d’industrialisation panafricain renouvelé », mais également aménager « un cadre fondé sur les leçons tirées des programmes précédents, en tenant pleinement compte des tendances sociales, économiques et politiques actuelles et en évolution ». La capacité du continent africain à mettre en oeuvre l’agenda 2063 dépend en partie, a-t-elle conclu, de son industrialisation.
Selon les explications fournies par la ministre Salamatou Gourouza, la ZLECAF (Zone de libre-échange continentale africaine) pourrait changer les donnes. Toutefois, a-t-elle précisé, pour concrétiser les avantages offerts par la ZLECAF, « les pays devront mettre à jour leurs stratégies nationales de développement, activer les partenariats internationaux et redynamiser les investissements étrangers pour adresser les défis structurels du continent ». Entre autres défis, il y a (1) le déficit des infrastructures numériques et physiques (la vitesse de l’internet en Afrique est 6 fois inférieure à la moyenne de l’OCDE) ; (2) la dépendance aux ressources naturelles et aux matières premières (les biens primaires représentent plus de 70% des exportations dans la majorité des pays africains) ; (3) la forte dépendance du commerce extérieur dans l’importation de certains biens critiques (selon les estimations de la CEA, 96ù de la demande de vaccins en Afrique est couverte par des importations du reste du monde).
L’examen régulier des politiques de transformation économique (EPTE) comme dans le cas de l’Egypte, offre un outil concret d’analyse pour la définition, la planification, la réforme, la mise en oeuvre et la gestion de meilleures politiques de soutien à la transformation économique. « Les EPTE, a fait remarquer madame Gourouza, se font sur requête à travers un processus ciblé de soutien sur une période de 15 à 18 mois ». Ils se basent sur des analyses comparatives et fournissent des orientations concrètes pour améliorer les stratégies nationales, le cadre incitatif et les partenariats pour la transformation économique. « L’examen, a ajouté la ministre, s’appuie sur un apprentissage par les pairs, des analyses empiriques, l’élaboration de scénarios, la recherche de consensus et le dialogue multipartite entre les représentants du gouvernement, les acteurs du secteur privé et les partenaires et autres acteurs impliqués dans le processus ». Les EPTE, qui ont mis en oeuvre en Afrique, en Asie et en Amérique latine, sont articulés autour de deux missions dans le pays demandeur pour mener des interviews et des tables rondes semi-structurées. Ils ont été recommandés par le Comité des politiques de développement des Nations-Unies comme un outil clé pour aider les pays les moins développées dans leur transition.
Source: Nigerdiaspora du 05 dec 22