Ambassade de la république du Niger au Mali
Fraternité - Travail - Progrès
C’est
pour moi un réel plaisir de prendre la parole, au nom de mon pays le Niger, à ce premier sommet Houston-Afrique sur l’Energie. Je voudrais adresser mes vifs remerciements à l’ensemble des organisateurs qui ont rendu possible la tenue de ce sommet dans cette prestigieuse capitale mondiale de l’énergie, tout particulièrement à l’honorable Sylvester Turner, le Maire de Houston qui a bien voulu nous inviter. Ce sommet revêt pour nous une grande importance parce qu’il nous offre l’opportunité de jeter les bases d’un meilleur partenariat entre les pays africains et les investisseurs internationaux, en vue de relever le défi de l’approvisionnement en énergie auquel l’Afrique est confrontée.
Mesdames et Messieurs,
Je dois rappeler que nous vivons, en ce premier quart du 21ème siècle, une évolution majeure du contexte énergétique marqué par :
– L’évolution démographique du monde et le développement économique et social qui impliquent une progression durable des besoins énergétiques dans tous les pays et plus particulièrement en Afrique où ces besoins sont moins couverts ;
– Les pénuries et les fluctuations du prix des combustibles fossiles qui appellent à une diversification des sources d’énergie.
Mesdames et Messieurs,
Malgré les importantes ressources énergétiques dont dispose le continent près de 600 millions de personnes n’ont pas accès à l’électricité, soit environ 70 % de la population. En effet, la situation énergétique du continent se caractérise par la faiblesse de la consommation spécifique de l’énergie et du taux d’accès à l’électricité résultant de l’insuffisance des infrastructures de production, de transport et de distribution de l’énergie électrique et une prédominance de l’utilisation du bois énergie.
Mesdames, Messieurs,
Le Niger dispose d’un fort potentiel énergétique (les réserves prouvées de pétrole sont estimées à plus deux milliards de barils ; celles de gaz à plus de 50 milliards de m3 ; celles de charbon à près de 100 millions de tonnes ; celles d’uranium sont estimées entre 400 000 et 500 00 tonnes ; le potentiel hydro-électrique est de plus de 350 MW ; un potentiel en énergie solaire parmi les plus élevés au monde avec un taux d’ensoleillement moyen de 7 KWh/m2/j). Malgré ces ressources, le pays rencontre des difficultés, particulièrement en matière d’approvisionnement en énergie électrique en raison de la faiblesse de ses capacités de production.
Mesdames et Messieurs,
Pour doter notre pays à l’horizon 2035, d’un secteur électrique performent et répondre au rendez-vous du développement économique et social, mon Gouvernement a décidé d’entreprendre les réalisations ci-après :
– la construction de centrales solaires et éoliennes à travers tout le pays pour une puissance installée minimum de 650 MW ;
– la finalisation du barrage hydroélectrique de Kandadji sur le fleuve Niger d’une puissance de 130 MW ;
– la construction d’une centrale thermique à charbon à Salkadmna (centre du pays) d’une puissance initiale d’au moins 200 MW extensible à 600MW ;
– l’interconnexion de notre réseau national avec les autres pays de la CEDEAO ;
– la densification du réseau de distribution, son extension et le raccordement audit réseau d’au moins 100 000 ménages par an pendant les quatre années à venir.
Mesdames et Messieurs,
Pour atteindre ces objectifs, mon pays a mis en place un cadre légal, réglementaire, institutionnel, contractuel et fiscal favorable au développement des investissements privés dans le secteur de l’énergie et plus particulièrement dans le sous-secteur de l’électricité.
Mesdames et Messieurs,
En ce qui concerne le secteur pétrolier, le Niger dispose d’un important potentiel pétrolier avec plus de 90% de son territoire couvert par deux (02) grands bassins sédimentaires. Notre cadastre pétrolier est composé de 45 blocs dont 35 à fort potentiel et ouverts encore à l’exploration.
Mesdames et Messieurs,
Le Niger est donc un pays résolument pétrolier. En effet, nous présentons plusieurs avantages tels que :
1. La construction en cours du pipeline Niger-Benin. D’une longueur de 1950 Km, ce pipeline sera le plus long d’Afrique et permettra la commercialisation de notre production. En effet, il offrira l’avantage de traverser le Niger d’Est en Ouest sur 1250 km et facilitera l’acheminement des découvertes éventuelles futures;
2. Les recherches en cours sur d’autres blocs très prometteurs notamment Kafra au nord du Pays;
3. La présence de plusieurs sociétés de services pétroliers de diverses nationalités offrant la possibilité de rationaliser les investissements ;
4. L’application d’une règlementation et d’un code pétrolier très attractifs qui permettent de sécuriser et stabiliser les investissements privés ;
Mesdames et Messieurs,
En dehors du pipeline Niger-Bénin, d’autres infrastructures transnationales structurantes doivent être imaginées pour capter un maximum de valeur ajoutée. Le projet de gazoduc transsaharien (TSGP), d’une longueur 4128km et qui vise à évacuer les énormes réserves en gaz du Nigéria vers l’Europe, via le Niger et l’Algérie, est un bel exemple d’infrastructure commune qui renforcerait la chaine de valeur.
Je sais que d’autres infrastructures similaires sont en projet en Afrique, je tiens ici à encourager toutes les initiatives qui contribueront à faciliter l’accès à l’énergie pour tous les africains.
Mesdames et Messieurs,
Pour une grande partie des pays africains, les ressources naturelles constituent le moteur de l’économie et servent de véritable levier pour l’éradication de la pauvreté. Pour le cas du Niger, à l’horizon 2025, l’exploitation pétrolière représentera à elle seule 25% du PIB de notre pays, près de 50% des recettes de l’Etat et 12% des emplois formels. L’industrie pétrolière sera donc le moteur de l’économie du Niger.
Par ailleurs, notre pays a un fort potentiel minier et regorge d’importantes ressources naturelles telles que le charbon, dont la mise en valeur permettrait de sortir nos populations de la pauvreté énergétique. Il est donc injuste de demander à l’Afrique et aux africains, qui ne contribuent qu’à hauteur de 3% aux émissions de gaz à effet de serre, de ne pas exploiter leurs ressources naturelles. Le développement de l’Afrique est intimement lié à celui des énergies fossiles dont notre continent regorge. Nous sommes pour une transition énergétique juste et équitable, qui prendra en compte les préoccupations de développement et les réalités de nos populations.
Je demande enfin à tous les investisseurs présents à ce sommet de considérer la destination Niger dans les stratégies d’extension de leurs activités en Afrique en raison des avantages comparatifs qu’offre notre pays eu égard à sa position de pays tampon entre l’Afrique Subsaharienne et l’Afrique du Nord.
Je vous remercie de votre aimable attention
Source: Nigerdiaspora du 26 sept 22