Insécurité grandissante : Le marathon de Bazoum submergé des défis

Insécurité grandissante : Le marathon de Bazoum submergé des défis

L’insécurité

au Niger, et notamment dans la région de Tillabéri prend une ampleur qui déborde de l’entendement. Pourtant, le président Bazoum fait montrer d’un volontarisme et d’un activisme qui montrent à suffisance à quel point la question le préoccupe et qu’il voudrait en finir. Depuis qu’il est au pouvoir, il y a un peu plus d’une année maintenant, l’homme n’arrête pas de se rendre dans les régions touchées par le phénomène, tenant un discours qui le rapproche du peuple, mais, le problème semble le dépasser. Alors que l’on avait cru que son passage à la tête du ministère de l’Intérieur lui donnait plus de chance à comprendre mieux le problème pour savoir mieux l’aborder, voilà que l’on découvre son impuissance à y faire face même s’il est très tôt de tirer un bilan et de le juger sur un sujet aussi grave qui met en question la survie même de l’Etat. C’est au moment où ils appellent les populations déplacées à regagner leurs villages que les forces terroristes gagnent du terrain, continuant à semer la terreur dans la région de Tillabéri, comme si cette région, serait au coeur d’enjeux inavoués qui peuvent justifier qu’elle soit la cible de ceux qui s’y installent peu à peu, chassant les habitants de leurs terroirs, et donnant ainsi à douter de la capacité de l’Etat à s’affirmer, à traduire son autorité sur tout le territoire. Tillabéri, Tahoua, Diffa et récemment Agadez sont les différentes étapes du marathon sécuritaire du président-philosophe que la conscience du problème sécuritaire a poussé à cet engagement physique et politique qui le ruine depuis des mois. Et pas même des négociations directes de la présidence avec certains terroristes ne semblent régler le problème. Il y a deux ou trois jours seulement, le poste de police à l’entrée de Torodi subissait une autre attaque. Cette situation donne à s’inquiéter davantage même si, d’un certain point de vue, une accalmie générale trompeuse peut faire croire qu’il y a quelque répit.

Quand on sait que les régions de Dosso et de Maradi, sont aussi quelquefois harcelées, l’on ne peut que s’inquiéter de ce qui arrive à ce pays. En vérité, le Niger ne s’est jamais aussi mal porté que ces dix dernières années où, par les attitudes belliqueuses de socialistes roublards et bagarreurs tout en demeurant le maillon faible de la lutte contre le terrorisme sous Issoufou, le pays a été poussé à faire face à une guerre qui le détournaient de ses défis de développement. C’est en se servant de cette urgence, que le régime peut avoir le prétexte de grossir les budgets de la Défense, pas pour la montée en puissance de l’armée afin de l’aider à faire face à la situation ainsi qu’on l’aura aimé mais pour trouver les moyens d’enrichir le clan, quitte à donner aux soldats des armes peu fiables et exposer les soldats à tous les dangers et à tout l’enfer qu’ils ont connu à Inates, à Chinagoder, à N’Galewa, à Banibangou, etc.


A Tillabéri, malgré le forum sur la sécurité et la cohésion sociale, la violence devient incontrôlable

Face à une population qui râle, le régime organisait en grande pompe un forum sur la sécurité et la cohésion sociale dans la petite ville de Tillabéri. A l’époque, par son forma, des observateurs avaient critiqué l’initiative qui ne signifiait rien d’autre que de dire aux populations que le gouvernement se soucie de leur situation en organisant une telle rencontre qui reste dans le fait rien qu’un folklore politique mais l’on savait qu’au-delà de cela, les palabres de Tillabéri, ne pouvaient pas suffire à régler le problème. La preuve est que depuis que l’on y est sorti avec la panoplie de recommandations annoncées comme un sésame magique, les attaques se sont multipliées dans la région, avec, en sus, des populations contraintes à se déplacer face à la barbarie des criminels qui prennent en sandwich toute la région, jetant leurs tentacules sur les périphéries de la capitale angoissée. Aujourd’hui, dans la région, les populations sont d’autant sceptiques qu’elles ne voient pas venir de solutions du côté du pouvoir qui en fait trop dans la parole que dans l’action. Ces populations doivent-elles s’organiser pour mieux se défendre, ainsi qu’une fois, au début de sa prise de pouvoir, Bazoum disait, avant de se raviser plus tard, qu’il n’est que normal que les populations, par leurs propres moyens, occupent la place vide que l’Etat aura laissé chez elles ? La question est délicate, grave même, car il s’agit de la survie de populations de plus en plus désemparées qui ne savent plus à quel saint se vouer, mais condamnées à s’organiser pour défendre leurs terres et leurs vies, pour sortir du cauchemar et réapprendre à espérer.

Même forum à Agadez et pour quels résultats et pour quelles inquiétudes nouvelles…

On a compris que Bazoum Mohamed sait qu’il y a urgence à agir de ce côté pour que la situation ne dégénère pas au point de laisser toute cette vaste région échapper au contrôle de l’Etat. Il s’agit d’abord d’une grande étendue désertique traversée de part en part par plusieurs réseaux de malfaiteurs et de criminels, de trafiquants qui ont aidé, depuis des années à développer la criminalité dans la région. Il ne faut pas oublier que la région a également connu des rebellions qui avaient gravement impacté la paix dans la région. Or, en dix ans de gouvernance, alors qu’il pouvait composer avec certains milieux et souvent douteux de la région, le régime « socialiste » du PNDS, ne s’est jamais cru redevable vis-à-vis de cette région importante du pays, négligée d’ailleurs à outrance au point où les fils et les filles de la région peuvent se croire grugés, lorsque, pour les investissements consentis, Issoufou Mahamadou et son système pouvaient marginaliser la région, ne lui faisant la chance d’aucun investissement porteur, et laissant même la route de l’uranium qu’ils trouvaient dans un état déjà piteux, et en sortant du pouvoir, en avril 2021, dans un état de dégradation avancée. Au même moment, dans sa région, les voies goudronnées pullulent, souvent sans aucun intérêt économique, juste par des fantaisies socialistes de la part d’un homme gravement complexé...

Et pour faire plaisir à une Europe à laquelle ils tenaient à plaire, le Niger, sous le même Issoufou, valida une loi importée criminalisant la migration. Mais fier de ce que cette décision qu’aucun autre pays africain ne pouvait comprendre et adopter, surtout quand telle contrarie des lois régionales et communautaires, Niamey, par cupidité, pouvait être heureux d’être, dans le bénéfice de cette audace, le premier et unique client africain aux guichet de l’Union Européenne pour prendre les ristournes de sa soumission. Ainsi, beaucoup d’hommes de la région d’Agadez, pour exercer dans quelques filières attachées à la migration – restauration, hébergement dans des ghettos, transports – avaient été arrêtés et incarcérés du fait de cette loi inique, laissant ainsi de vives colères se fermenter dans la population. Beaucoup d’ex-combattants des anciennes rebellions convertis dans ces nouveaux métiers « prohibés » sur injonction de l’Union Européenne, se retrouvèrent ainsi en prison alors qu’on ne leur a pas appris, après le maquis, à s’insérer dans le tissu économique de la région, si ce n’est cette opportunité qu’ils exploitent pour survivre. Pourtant, les populations de cette région avaient courageusement fait le choix responsable de choisir pour leur pays la paix et pouvaient même refuser de répondre à l’appel de bien de groupes qui écument la région sahélienne, et notamment du Mali, pour dire qu’elles ont fait le choix du développement et de la paix pour leur pays et pour leur région, et qu’elles n’ont que faire de ces comportements somme toute défaitistes et nuisibles à la paix. Mais ce socialisme aveuglé d’argent, ne pouvait pas comprendre ces pertinences, s’évertuant à chercher de l’argent, incapable d’entendre et de comprendre les colères des peuples. C’est à croire que le PNDS de cette époque-là, ne sait pas ce qu’il veut pour le pays.

Comme on le voit, en allant à Agadez, Bazoum Mohamed sait bien, pourquoi ce voyage est nécessaire pour lui et pour le pays face aux urgences nationales. Si jamais ce vaste désert entrait dans la cadence pour tomber aussi dans la violence, pour un Etat aussi fragile harcelé de tous les côtés de ses frontières, elle pouvait vite s’affaisser quand on sait que cette autre large frontière connait déjà des seigneurs habitués aux différentes formes de trafics qui la brutalisent. C’est donc en sapeur-pompier, connaissant la menace réelle, que le président s’y rend, presque pour « quémander » la participation volontaire des populations pour aider à assoir la paix dans la région, à comprendre l’importance des jeunes dans une époque aussi incertaine.

En vérité, il n’a pas tort. Dans son intervention, il donne l’impression d’en savoir trop sur le sujet et notamment par rapport à des acteurs qui pourraient être intéressés par ce jeu. Il sait donc que la menace est réelle et appelle à taire ces velléités qui pourraient causer tant de torts au pays et à la région. Il peut même être assez lucide à comprendre qu’en toile de fond du problème, il y a des problèmes de gouvernance, toutes choses vraies pour tout le pays, en tout pour beaucoup d’autres régions. Or, le premier défi à relever pour aider la paix, c’est de gouverner bien et juste, de ramener dans le pays la bonne gouvernance afin de mettre les citoyens en confiance, de les mettre au même pied d’égalité, en gouvernant dans la justice. Or, ce pari, tant qu’il voudra plaire à un clan de son système, il ne pourra jamais le réussir, et devra, partout, dans le pays, faire face à des colères, malheureusement aussi, à des forces incontrôlables. De colères, il y en a beaucoup dans le pays, il le sait du reste.

Le dialogue qu’il a, de façon isolée, décidé d’avoir avec les terroristes, il doit le poser dans tout le pays, avec tous les acteurs qui se battent à visages découverts au nom de la démocratie et qui, pour ce fait, ont refusé la voie des armes pour se faire entendre dans cette démocratie traumatisée. Le pays vit sur des rancunes tenaces. La renaissance acte III ne peut pas se passer de dialogue comme l’a fait Issoufou pour amplifier les colères dans le pays en lui laissant la bombe sur laquelle, son pouvoir est aujourd’hui assis. Mais c’est à lui de choisir.

Source: Nigerdiaspora

PRESENTATION DU PROGRAMME DE RENAISSANCE III DU PRESIDENT BAZOUM MOHAMED

 

DECLARATION DE POLITIQUE GENERALE DU PREMIER MINISTRE OUHOUMOUDOU MAHAMADOU