Ambassade de la république du Niger au Mali
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Vendu
en petit sachets, par tasse ou en petit tas, les fruits saisonniers ou ‘’sauvages’’ sont de plus en plus disponibles sur les marchés de Niamey. Au marché de Katako, le constat est juste alléchant, c’est un mélange de couleur allant du rouge pour le jujube (darey-magaria), vert ou jaune pour l’ébénier (tokay-kania), le blanc pour le pain de singe (ko-kuka), le blanc sale pour le palmier doum (kangaw, goruba) et la gomme arabique (déli-jiré), le noir pour le prunier noir (boyi-dumniya) et le vert brillant pour l’aubergine africaine (yalo) qui vous accueille à l’entrée de ce marché. Toute une gamme à vous donner l’eau à la bouche notamment pour ceux qui ont un faible pour la gomme arabique.
Cueillis pour la plupart dans certains villages du Niger sauf pour la gomme arabique qui provient du Burkina Faso et l’aubergine africaine du Nigéria, ces fruits sont très prisés et aimés par les amateurs. Ainsi, disponibles presque toute l’année sur le marché à l’exception de quelques-uns, ces fruits se conservent sans aucune difficulté. Leur vente constitue une source de revenus pour beaucoup de jeunes. En effet, en dehors de certains hommes qui parcourent la ville à s’époumoner (toute la journée) avec le même refrain ‘’déliwala tokay waladaray’’, beaucoup de femmes vendent également ces fruits soit devant leur maison ou dans les écoles afin de se faire un peu d’argent.
Le vieux Abdoulaye vendeur de gomme arabique au marché Katako, a fait savoir que la vente de ce produit est très bénéfique pour celui qui sait le faire. Expliquant avec enthousiasme tout en triant la quantité de gomme arabique se trouvant sur sa petite table délabrée, avec derrière lui plusieurs sacs remplis de gomme arabique, il a confié qu’il prend sa provision au Burkina Faso en raison de 50.000 francs CFA le sac de 100 kilos. Il revend le produit en détail au marché de Katako en raison de 2000 FCFA la tasse. Cela a-t-il dit, lui permet d’en tirer un grand bénéfice. «La gomme arabique que vous me voyez trier, est de bonne qualité, car même celle qui est noire sera vendue à 500f la tasse aux marabouts», a précisé le vieux Abdoulaye. Par conséquent a-t-il ajouté, il n’y a pas de perte dans la vente de la gomme arabique.
Mahamane Lawal, vendeur d’aubergine africaine (yalo), avec un ton d’amusement explique que son commerce ‘’lahialaw né’’ autrement dit ‘’ça va’’. En effet, provenant du Nigéria, l’aubergine africaine est très prisée car ayant plusieurs vertus. Ainsi, Lawal dit acheter le sac à 7000f voir 8000F pour venir le vendre en détail à 50F, 75F pour l’unité les petites et 150f, 200f pour les grandes.
Hormis ces deux vendeurs, un autre comme le vendeur d’ébénier (tokay-kania), ce fruit que l’on aperçoit sur des charrettes (et dont seul un homme doté d’une grande patience peut finir un sachet) a également expliqué que la vente de ce fruit est très rentable. Il dit acheter le carton à 7000f ou 6500f pour venir le revendre en détail à 500f la tasse, 250f la moitié de la tasse et en sachet de 50 f, 75f ou 100f. S’abstenant de donner un chiffre pour son bénéfice, il a soutenu que cela lui permet de subvenir à ses besoins.
Cependant, il n’y a pas que ces fruits qui sont disponibles sur le marché, il y a également des fruits secs comme le pain singe, le palmier doum, les cacahuètes qui sont vendus en cette période et qui peuvent faire l’objet d’une transformation agro-alimentaire.
Vendus en cette période à des prix plus ou moins abordables, ces fruits saisonniers permettent à celui qui les vend d’en tirer profit. Le seul fait déploré par la plupart des vendeurs, c’est le défaut de mise en valeur de ces produits qui pourtant font partie du patrimoine nigérien. Pour preuve peu de gens connaissent leur véritable nom en langue française. Un retour aux sources devrait être envisagé dans les programmes scolaires afin de mettre en valeur ces produits et conserver ce patrimoine.
RahilaTagou(Onep) et Indatou Harouna(Onep)
Malgré une grande disponibilité des légumes comme la tomate, le poivron, le piment frais sur les marchés de Niamey, les prix connaissent une hausse vertigineuse. Une situation qui ne s’explique pas surtout en cette saison froide où l’essentiel de ces produits sont présents un peu partout dans la ville.
Sur les étals des différents marchés de la capitale, les clients se plaignent de la hausse des prix des légumes. Tomate, poivron, piments frais coûtent du jour au lendemain plus chers, bien que nous soyons en saison froide, période de culture de contre saison dans presque toutes les régions du Niger.
Selon M. Seydou Yacouba, un vendeur de légumes notamment, tomate, poivron piment frais et oignon au petit marché, l’augmentation des prix de ces produits s’explique par le fait que la plus part de ces produits sont cultivés pendant cette saison froide et que jusqu’à présent ils ne sont pas encore consommables. «Le sac d’oignon varie selon la quantité, il y a le gros sac qui coute 40.000 FCFA voire 45 FCFA et le petit sac qui coute entre 35.000F et 25.000 francs CFA et cela dépend de la qualité et de la provenance du produit. Le seau d’oignon est vendu à 2500FCFA», a-t-il précisé.
M. Seydou Yacouba a indiqué que jusqu’à présent, il achète actuellement sur le marché le panier de la tomate 40.000FCFA. Pourtant en cette période de froide ça devrait être à 18.000F, ou même à 10.000F. La tasse est vendue à 1500f.
En outre, Seydou confie qu’il achètait le sac du piment frais à 9.000FCFA mais aujourd’hui, le sac est à 18.000FCFA. «Le sac du poivron est à 45.000 voire 50.000 FCFA. Pour le poivron et le piment frais la tasse est vendue à 1500 FCFA et le piment frais à 750 FCFA», a-t-il indiqué.
Sur les marchés de la capitale les clients se plaignent de cette hausse des prix de ces produits saisonniers. Les consommateurs s’en plaignent. «Je viens acheter des condiments, mais tout est cher. On ne comprend vraiment pas cette affaire-là.», se plaint une femme rencontrée sur place.
Haoua Atta(Stagiaire)
Ces derniers temps, on constate une hausse des prix au niveau des produits de première nécessité aussi bien chez les vendeurs des quartiers qu’au niveau des différents marchés de Niamey. En effet, après un tour des différents marchés de la ville, des alimentations et même au niveau des tabliers, on constate des changements brusques des prix des produits. Ce qui se répercute davantage sur le pouvoir d’achat déjà faible de la population. Cette dernière se retrouve impuissante face à cette situation.
Malgré leur forte disponibilité sur les marchés, les produits de première nécessité sont aujourd’hui vendus à des prix qui ‘’déchirent le cœur’’.
Rien ne manque chez Alkassoum, le tablier du quartier. Il a toute une variété de produits, mais peu de clients a notifié le vendeur et cela à cause de la hausse des prix. «Il n’y a pas ces derniers temps un produit dont le prix n’a pas augmenté. Je ne fais que m’adapter», a-t-il dit avec mélancolie face à une situation devant laquelle il est impuissant. Alkassoum fait savoir que le savon de 100F est actuellement à 125F, celui de 150F est à 175F et celui de 300F est à 350F. Il a révélé que le sac de sucre de 50kg est actuellement à 27.000F et le kilo à 600F. Aussi, le carton de sardine qui était à 15.000F, est actuellement à 17.000F soit, 400F l’unité. Le sac de farine de 50kg est à 23.000F et 550F voire 600F le kilo. Le bidon d’huile de 25 litres dont le prix était de 24.000F est à 26.000F, et le litre à 1.200F, le sac de lait de 50kg à 55.500F, le kilo à 1.250F. Et enfin le carton du lait contenant 12 paquets est à 42.000F ; le paquet est à 1750F, 1800F voire 2000F et le sac de riz de 25 kg à 12.000F.
Selon un autre vendeur ambulant rencontré au marché de ‘’Katako’’(il a préféré garder l’anonymat), qui s’approvisionne en savon et Omo au grand marché, le savon de l’Algérie communément appelé savon ‘’la caille’’ coûte 350F l’unité, et celui de la Côte d’Ivoire à 300F CFA tandis que les autres (en petit morceaux) se vendent à 125F l’unité. Relativement au carton, il a fait savoir que le carton contenant 48 morceaux de savons ‘’la caille’’ se vend à treize mille francs (13.000 F), pour avoir un bénéfice de mille francs, et à neuf mille franc le carton du savon ‘’kenté’’ contenant quarante morceaux. Il y a aussi le carton de savon de marque ‘’B-52’’ qui se vend à 6250F et dont l’unité se vend à 150f. Et enfin le carton du savon ‘’Blanco’’ contenant 24 savons est à sept mille francs (7000)F, soit 300F l’unité.
En ce qui concerne le sachet de détergent de marque ‘’viva plus’’, le carton contenant 25 sachets moyens se vend à 6000F, soit 250F l’unité. A ce niveau, il a révélé que le petit sachet qui se vendait à 100F est aujourd’hui vendu à 125F CFA.
L’Association de d Défense de Droits des Consommateurs (ADDC-Wadata appelle le gouvernement à agir et aux consommateurs de diversifier
D’après M. Mamane Nouri, président de l’Association de défense des droits des consommateurs (ADDC-Wadata, les raisons qui expliquent cette situation sont au nombre de deux à trois. La première raison est qu’en 2021, pratiquement au troisième trimestre, la situation des prix des produits de première nécessité sur le territoire national étaient en hausse, liée aux deux pays particulièrement le Burkina Faso et le Bénin qui ont interdit l’exportation à partir de leur territoire des céréales dans notre territoire. Selon lui, Cette décision a créé une rareté des produits, et par conséquent une augmentation des prix sur le marché.
En ce qui concerne la deuxième raison, M. Mamane Nouri a fait savoir que la campagne agricole a été déficitaire avec 34 départements touchés sur le territoire national du Niger. Cela a eu un impact sur la disponibilité des produits sur le marché mais aussi sur le prix. Les deux situations ont fait que les produits n’ont fait qu’augmenter de prix. Ensuite, à cette situation ajoute-t-il, une autre raison s’est greffée. Car avec la situation sécuritaire, le Mali a interdit l’exportation des céréales à partir de son territoire. Aussi, même avec le Bénin, progressivement on constate un ralentissement de l’exportation de ses céréales vers le territoire du Niger.
M. Mamane Nouri a indiqué que chaque jour l’association est touchée par les consommateurs par rapport à la hausse des prix des produits de première nécessité. Cette situation interpelle non seulement les organisations des consommateurs et les autorités. Il a précisé que ce n’est pas les céréales seulement que ça touche, mais également les autres produits de consommation notamment les pâtes alimentaires, le savon, l’huile.
Récemment, ajoute-t-il, l’un des produits phares dont on a augmenté le prix est le pain. «Cette hausse est due à l’augmentation du prix de la farine de blé qui est passée de 330.000F à 360.000 voire 500.000 F la tonne selon la variété. Pratiquement tout a augmenté de prix», souligne le président de l’ADDC Wadata.
M. Mamane Nouri a, à cet effet notifié que leur association mène des actions d’enquêtes sur le terrain pour être sûr de ce qu’ils disent, et aussi des constats sur le marché. «Nous partageons les résultats des constats avec les autorités compétentes particulièrement le ministère du Commerce qui est en charge de l’approvisionnement du territoire et de la veille sur le prix et avec les médias», ajoute-t-il.
«Notre appelons les autorités, et particulièrement le ministère du Commerce pour qu’on active le système d’information du marché et veiller sur la régularité des relevés des prix afin de savoir les raisons qui font que les prix des produits ne font qu’augmenter», a-t-il dit. «Au niveau du gouvernement, il faut qu’il accélère le processus de la reconstruction du stock de sécurité. Cette année, la demande sera forte par rapport à la vente à prix modéré. Rapidement il faut voir les voies et moyens pour reconstruire le stock de sécurité, mais surtout éviter d’acheter sur le terrain parce que cela risque d’impacter la disponibilité des produits sur le marché, mais aussi de renchérir les prix des produits de première nécessité. Nous demandons aux consommateurs de diversifier la consommation des produits de première nécessité», a conseillé le président de l’ADDC Wadata.
Farida Ibrahim Assoumane(Onep)
Depuis un certain temps, on constate dans les grandes rues de Niamey et sur les différentes artères des marchés de la ville, la disponibilité de la salade. En effet, la saison froide est considérée comme étant le moment le plus propice dans la production de ce légume.
Les jardins se trouvant aux abords du fleuve Niger, sont les endroits réservés pour la culture de cette laitue. Inoussa, un jeune jardinier d’origine burkinabé âgé de 25 ans résidant à Niamey pratique cette activité depuis son bas âge. «Il y’a quelques semaines de cela, la salade était chère. On peut vendre une planche de salade entre 10.000 et 15.000 FCFA. Mais ces derniers jours, la salade est abordable du fait qu’on est au moment de la récolte», a-t-il expliqué.
Actuellement Inoussa vend la planche de salade aux revendeurs à 5.000 ou 6.000 FCFA. «Il y’aura un temps où le prix pourrait descendre jusqu’à 3.000 FCFA», ajoute ce jardinier qui a des clients fidèles qui viennent de temps en temps acheter presque toute sa production. «Le client vient très tôt le matin pour récupérer sa marchandise et vaquer à ses occupations. Je vends également aux riverains pour 200 FCFA à plus pour leur consommation», confie-t-il. «Je sème la salade un mois d’avance et après
germination, elle est repiquée dans les différentes planches qu’on entretient. Cela prend environ une vingtaine de jours pour procéder à la cueillette de la laitue», a précisé Inoussa.
M. Déni, un autre producteur affirme également que les clients défilent matin et soir et chacun trouve son compte. «Maintenant, la planche de salade est vendue entre 5.000 à 7.500 FCFA pour les grossistes et à partir de 200 FCFA en détail pour les riverains du quartier. Je dispose de plus de 20 clients par jour. J’ai un grand jardin destiné uniquement à la culture de la salade», a expliqué M. Déni.
Si dans les jardins, la salade semble être abordable cela n’est pas le cas chez les consommateurs qui se plaignent du fait que ce légume n’est toujours pas à la portée de tous, alors qu’on est déjà en pleine saison froide. Amina Zakari, cliente venue acheter de la salade au petit marché affirme que la salade est encore un peu chère. «Jusque-là, les vendeurs ne vendent qu’à partir de 300 FCFA. Dans une famille nucléaire, il faudrait plus de 1.000 FCFA pour préparer une salade bien garnie.», déplore-t-elle.
Source: Nigerdiaspora